JO de Tokyo 2021 : le skateboard fait ses premiers pas avec des interrogations

Un skateur en figure libre sur un parkour
Photo Unplash.

 

Avec le surf, l’escalade et le karaté, le skateboard fait partie des nouvelles disciplines des Jeux Olympiques (JO), qui ont lieu actuellement à Tokyo (Japon). Si cette intégration satisfait certains professionnels, elle suscite des interrogations chez d’autres.

Yuto Horigome dans l’histoire

Le Japonais Yuto Horigome est devenu, ce dimanche 25 juillet, à l’Urban Sports Park Ariake de Tokyo, le premier champion olympique de l’histoire du skateboard. Il a décroché l’or dans la catégorie street messieurs avec 37,18 points, devançant le Brésilien Kelvin Hoefler (36,15 pts) et l’Américain Jagger Eaton (35,35 pts). Le street est l’une des deux disciplines au programme de ces JO 2020. Elle consiste à réaliser des figures techniques dans un parkour comprenant des modules qui imitent le mobilier urbain.

La seconde discipline, le park, implique d’exécuter des figures aériennes dans une cuvette (ou piscine) en béton. La Comité internationa olympique (CIO) a prévu vingt places pour chaque sexe des deux disciplines, soit 80 places au total. Ces JO comptent en tout 11 090 athlètes issus de 206 délégations, qui se disputeront les 339 médailles en jeu dans 33 sports. La compétition a lieu du 23 juillet-8 août 2021.

« Le skate, c’est une culture et une passion »

L’intégration du skateboard aux Olympiades est diversément appréciée par les parties prenantes. Pour le CIO, elle répresente un atout majeur car elle permettra de moderniser l’esprit des jeux, et surtout de rajeunir son audience. Certains professionnels estiment aussi qu’il s’agit d’une opportunité unique de promouvoir ce sport de rue. Ils se félicitent ainsi de la médiatisation de leur discipline, en mal de reconnaissance. « Que notre activité soit acceptée comme un sport, dans ce Graal de la compétition, ça évacue toutes les fois où des skateurs se sont fait virer des rues alors qu’ils voulaient juste travailler leur style. », souligne Greg Poissonnier, responsable de la communication de la Commission nationale de skateboard et skateur.

L’envers du décor, c’est que le skateboard risque de perdre son âme, selon d’autres amateurs. Ils craignent qu’on assiste à l’émergence d’une nouvelle génération qui ne pratiquera cette activité que pour aller aux JO et glaner des médailles. Or, « Il ne faut pas oublier que le skate, c’est une culture et une passion », rappelle le Marseillais Vincent Matheron, qui représente la France à Tokyo. « Les gens qui s’y mettent pour la compétition, pour moi, ne sont pas de vrais skateurs. », insiste-t-il.

Une querelle des anciens contre les nouveaux à l’horizon

Par ailleurs, dit-on, le skateboard pourrait se sentir à l’étroit dans les olympiades parce qu’il se veut avant tout une pratique libre et un mode de vie. Des valeurs qui sortent par la fenêtre quand les sponsors et l’argent rentrent par la porte… Mais, cette problématique est commune aux jeux de rue qui intègrent un système centenaire et hautement commercial comme les JO. Aussi, le monde du skateboard devrait maintenant s’apprêter à vivre une querelle des anciens contre les nouveaux. Ceux-ci craignant de voir leur sport perdre son âme, ceux-là soucieux de sa professionnalisation.

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