Le Rwanda ouvre un centre pour la 4e révolution industrielle

Feu d'artifices pour célébrer la nouvelle année à Kigali, au Rwanda.
Photo by Reagan M. on Unsplash

 

Le Rwanda, qui aspire à être l’un des plus grands hubs technologiques d’Afrique, ouvre le jeudi 31 mars 2022 un Centre pour la quatrième révolution industrielle (C4IR). Cette infrastructure doit promouvoir les technologies émergentes comme l’Internet des objets (IoT), la blockchain, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique.

Le président Paul Kagame à la cérémonie d’inauguration

Annoncé en 2020 à Davos à l’occasion de la signature d’un accord entre le gouvernement du Rwanda et le Forum économique mondial, le Centre pour la quatrième révolution industrielle (C4IR) ouvre ses portes le jeudi 31 mars 2021 en présence du président rwandais Paul Kagame et de son ministre des TIC et de l’innovation, Paula Ingabire. Comme son nom l’indique, le C4IR vise à promouvoir la quatrième révolution industrielle ou l’industrie 4.0.

Cette révolution indusrielle 4.0 fait suite à trois autres, toutes caractérisées par un fait majeur. La première a eu lieu du milieu du 18e siècle à la fin de 19e siècle. Elle a été marquée par l’invention de la machine à vapeur et par l’exploitation du charbon. La seconde a débuté vers la fin du 19e siècle pour se terminer à la fin du 20e. C’est l’époque de la taylorisation, c’est-à-dire du travail à la chaîne, et de la production de masse. On note aussi l’essor du pétrole et l’apparition de l’électricité. Enfin, la troisième révolution a commencé depuis le milieu du 20e siècle. Elle correspond à l’introduction de l’informatique, des télécommunications et des nouvelles technologies telles que les robots.

Bienvenue à l’ère de la data

Quant à la quatrième révolution industrielle, débutée en 2011, elle se caractérise par l’exploitation de la data autrement dit des données. Elle intègre dans les usines des innovations technologiques et numériques pour doper la production. Il s’agit précisément de l’Internet des objets (IoT), de la blockchain, de l’intelligence artificielle (IA) et de l’apprentissage automatique.

Le C4IR de Kigali se concentre principalement sur l’IA et la politique des données pour stimuler l’innovation et promouvoir son adoption à grande échelle au profit de la société rwandaise. Cette ambition s’inscrit dans la vision du Rwanda d’atteindre l’élimination de la faim et la sécurité alimentaire dans les prochaines années.

Agriculture, santé, finances…

Pour atteindre ses objectifs, le centre rassemble plusieurs acteurs de la recherche, dont les industriels et les universitaires. Ceux-ci devront co-concevoir et tester, mais aussi affiner les cadres politiques et réglementaires qui maximiseront les avantages des nouvelles technologies. Ces innovations impacteront divers secteurs d’activités comme l’agriculture où l’IA et les appareils IoT peuvent aider les paysans à la prise de décisions éclairées.

Les technologies peuvent notamment leur permettre de connaître l’humidité ou l’acidité d’un sol et ainsi les informer de la saison idéale à planter. En plus de l’agriculture de précision, les Rwandais pourraient profiter d’une médecine de précision grâce au traitement et à la prévention basés sur les données. En outre, au niveau des services financiers, les utilisateurs de smartphones pourront effectuer des transactions et faire des achats plus facilement grâce à la technologie blockchain.

Une gouvernance ambitieuse qui porte ses fruits

A travers un tel projet, le Rwanda réaffirme sa volonté de devenir l’un des plus importants hubs technologiques africains derrière des géants comme le Nigeria, l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Kenya. Kigali a fait de gros efforts ces dernières années pour améliorer son statut dans le paysage tech en Afrique. Il a notamment relevé le taux de pénétration Internet qui est passé à 31,4% en 2021 selon des données de DataReportal. Il a aussi réussi à couvrir totalement le territoire avec la 4G.

Aujourd’hui 73,9% de la population rwandaise, à majorité jeune, dispose d’une connexion mobile. Par ailleurs, grâce au programme Smart Rwanda, le pays a renforcé l’alphabétisation numérique de sa population. En outre, le Rwanda a considérablement amélioré son climat des affaires pour se hisser à la 2e place en Afrique, dans l’édition 2020 du rapport « Doing Business ». Une situation qui pousse de nombreux organismes internationaux et des géants de la tech s’installer dans le pays ou à y lancer des projets.

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