Santé : vers un accès direct aux infirmiers, kinés et orthophonistes

Un kiné avec son patient.
Photo de Toa Heftiba sur Unsplash

 

Pour pallier les déserts médicaux, les députés ont adopté une proposition de loi qui généralise l’accès aux infirmiers en pratique avancée, aux kinés et aux orthophonistes. Mais sous certaines conditions, principalement qu’ils exercent dans des structures de soins coordonnés.

L’Assemblée nationale a validé, le mercredi 18 janvier, une proposition de loi de la députée et rhumatologue Stéphanie Rist (Renaissance) visant la généralisation de l’accès direct aux infirmiers en pratique avancée (IPA), aux kinés et aux orthophonistes. Ce qui signifie que les patients pourront désormais consulter ces professionnels de santé sans devoir passer par leur médecin traitant pour obtenir une ordonnance. Ils pourront même se faire rembourser.

Un accès sous certaines conditions

Mais la proposition de loi fixe certaines conditions à l’accès aux IPA, kinésithérapeutes et orthophonistes. En effet, ces agents de santé doivent exercer dans des structures de soins coordonnés, comme des maisons de santé pluri-professionnelles, des centres de santé publics, des services sociaux et médico-sociaux. Une précision qui exclut de facto les kinés, les infirmiers en pratique avancée et les orthophonistes exerçant en libéral ou seuls dans leur cabinet. Pour une consultation avec ces derniers, il faudra toujours se munir d’une ordonnance d’un médecin.

Les élus LR porte-parole des médecins

A l’Assemblée nationale, les principaux opposants à ce texte étaient les députés LR (Les Républicains). Endossant le rôle de porte-parole des médecins, inquiets de la pert de leur statut de pivot dans le parcours de soins, ils ont critiqué le texte et suggéré plusieurs amendements. En vain. Toutes les dispositions défendues par la majorité présidentielle sont passées comme lettres à la poste. Les élus LR peuvent toutefois se réjouir du fait que les modalités de ce droit de prescription des ordonnances feront l’objet de discussions et d’un décret après l’avis de la Haute Autorité de Santé.

Le médecin doit rester en première ligne

Egalement en première ligne contre la proposition de Stéphanie Rist, les médecins craignent que la suppression de la prise en charge initiale par eux ne créé une pratique à deux vitesses. Une situation qui provoquerait une baisse de la qualité et de la sécurité des soins. Le Dr Jean-Françios Delahaye, président du Conseil régional de l’Ordre des médecins, souhaite donc que le médecin reste « en première ligne », pour apprécier l’état de santé des patients et faire en sorte qu’ils soient éventuellement suivis d’autres professionnels de santé « dans le cadre d’un partenariat basé sur la confiance et la compétence ».

Création d’une nouvelle profession dans la santé bucco-dentaire

Outre l’accès direct aux kinés, IPA et orthophonistes, la proposition de loi de Stéphanie Rist prévoit aussi la création de la profession d’assistant dentaire de niveau 2. Celui-ci viendra en appui du chirurgien-dentiste pour plus de prévention et d’éducation à la santé bucco-dentaire. Il pourra aussi poser des actes d’imagerie à visée diagnostique et effectuer des soins post-chirurgicaux. Il recevra d’autres pouvoirs, mais il reviendra au Conseil d’État et à l’Académie nationale de médecine de fixer la liste définitive des activités ou actes que l’assistant dentaire peut se voir confier. Après l’Assemblée nationale, la proposition de loi devra passer par le Sénat le 14 février prochain.

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