La contraception hormonale associée à un risque de cancer du sein

Photo de Towfiqu barbhuiya sur Unsplash

La contraception hormonale entraînerait un risque plus élevé de cancer du sein chez les femmes, y compris celles qui ne contiennent qu’un progestatif. C’est ce qu’indique une nouvelle étude publiée dans la revue PLOS medicine. Mais ce résultat est à relativiser au regard des bénéfices de cette méthode, souligne les auteurs de l’enquête.

Alors que l’usage de la contraception hormonale ne contenant qu’un progestatif augmente fortement depuis des années, des chercheurs de l’Université d’Oxford publient une étude sur leur effet réel. Il ressort de ce travail scientifique que toutes les les formes de contraception hormonale ont un lien avec un risque plus élevé de cancer du sein, de l’ordre de 20 à 30 %.

Un petit nombre de cas supplémentaires

Publiée dans PLOS Medicine, cette recherche repose sur les données de près de 10.000 femmes du Royaume Uni, âgé de 20 à 49 ans et ayant développé un cancer du sein invasif. Elle se base aussi sur 18.000 femmes étroitement appariées sans cancer du sein, entre 1996 et 2017. Pour avoir une meilleure idée des effets des méthodes contraceptives (pilule, stérilet, implant ou injection), les chercheurs britanniques ont calculé le nombre de cas supplémentaires. Ils ont tenu compte de la hausse des risques de développer cette maladie avec l’âge.

Ils ont constaté que le nombre de femmes ayant eu un cancer du sein sur 100.000 a augmenté de huit. Et cela dans le cas d’une contraception hormonale prise durant cinq ans entre les âges de 16 et 20 ans. Ce chiffre s’élève à 265 pour les femmes entre 35 et 39 ans. Par ailleurs, les scientifiques ont découvert que 44% des femmes atteintes d’un cancer du sein et 39% des femmes sans ce mal avaient une ordonnance pour un contraceptif hormonal trois ans avant le diagnostic.

Il n’y a rien qu’on ne savait pas déjà…

Au moins la moitié de ce dernier groupe a pris un contraceptif progestatif seul, pour la dernière fois avant l’étude. Pour rappel, ces contraceptifs avec progestatif seul sont recommandés pour les femmes qui allaitent ou qui ont des contre-indications aux pilules oestro-progestatives. Par exemple en cas de tabagisme après 35 ans ou de risques de maladies cardiovasculaires.

Si le risque d’avoir le cancer augmente de 20 à 30% à cause de la prise de contraception hormonale, les chercheurs tiennent à relativiser les conclusions de leur travail. Ils notent d’abord que cette hausse du risque était déjà bien connue pour les méthodes contraceptives combinant progestatif et œstrogène. Et cela dès 1996.

Un risque qui baisse avec le temps

Aussi, les scientifiques britanniques pensent qu’il faut évaluer le rapport bénéfices-risques avant de tirer des conclusions. Selon eux, la contraception hormonale a de gros avantages au niveau du contrôle des grossesses et de la protection sur le long terme contre d’autres cancers chez la femme.

Ils relèvent en outre que le risque accru de cancer du sein diminuait progressivement au cours des années suivant l’arrêt de la contraception. Il n’y aurait donc matière à paniquer après la publication de cette étude…Pour tous ceux qui cherchent à réduire leur risque de cancer, les chercheurs préconisent une vie saine. Pas de cigarette, d’alcool, de nourriture non équilibrée, etc.

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