Pollution de l’air : Londres veut taxer au kilomètre

Image par Andreas Lischka de Pixabay

Le maire de Londres, Sadiq Khan, souhaite faire payer le nombre de kilomètres parcouru aux automobilistes pour réduire davantage la pollution de l’air. Mais l’élu reconnait qu’il manque encore la technologie pour l’application d’une telle mesure.

Dans une interview accordée lundi au Financial Times, le maire de Londres, Sadiq Khan a fait un bilan de sa politique environnementale. Il a d’abord évoqué les limites de sa redevance controversée, instaurée dans les zones à très faibles émissions (ULEZ) en avril 2019. Cette taxe impose aux conducteurs de tous les véhicules diesel, sauf les plus récents, et de certaines anciennes voitures à essence, de payer 12,50 £ par jour (environ 14,25 €) pour pouvoir accéder à la capitale britannique.

Extension de l’ULEZ et taxe au kilomètre

Selon des études menées par la mairie, cette redevance a permis de réduire de près d’un dixième les émissions d’oxyde d’azote des voitures dans la périphérie de Londres. Outre la zone à très faibles émissions, Sadiq Khan a mis en place d’autres programmes comme les quartiers à trafic réduit. Cette mesure vise à compliquer la conduite automobile et d’inciter les citoyens à se déplacer à pied ou à faire du vélo.

Mais ce n’est clairement pas suffisant pour baisser la pollution de l’air. Le maire veut donc passer à la vitesse supérieure. Il envisage principalement d’étendre les zones à très faibles émissions à l’ensemble du Grand Londres d’ici la fin de 2023. Cette extension permettra de réduire le nombre de voitures les plus polluantes dans la région de 20 000 à 40 000 par jour. Sadiq Khan souhaite aussi faire payer les automobilistes pour chaque kilomètre parcouru à Londres.

Manque de technologie et opposition des politiques

« Si vous vous faites payer les gens en fonction du nombre de kilomètres parcourus, de la pollution de leur véhicule, de l’heure à laquelle ils conduisent, de l’existence d’alternatives liées aux transports publics, du nombre de personnes dans la voiture, c’est potentiellement très intéressant » avance l’élu, asthmatique et sous traitement.

Si l’idée semble géniale, Sadiq Khan reconnait qu’il subsiste un problème majeur. « C’est que la technologie est encore loin d’être au point », souligne-t-il. Mais il n’y a pas que la technologie qui pose un gros souci au maire londonien, également favorable à une augmentation des amendes contre les infractions pour excès de vitesse. Les opposants aussi dressent un mur devant lui.

Un moyen de réparer le trou noir dans ses finances ?

Parmi eux figure Louie French, député conservateur d’Old Bexley et de Sidcup. L’élu évoque une politique «déconnectée» du maire de Londres contre les automobilistes. Selon lui, Sadiq Khan « essaie juste de réparer le trou noir dans ses finances ». Il pense sa taxe au kilomètre sera catastrophique pour les habitants qui effectuent de longs trajets pour se rendre au travail.

De son côté, le maire rétorque qu’il s’agit simplement de contraindre les Londoniens à prendre les transports en communs ou le vélo. Il juge sa taxe d’autant nécessaire que la pollution atmosphérique tue environ 4 000 personnes chaque année dans la capitale britannique, dont des enfants.

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