Canicule : Paris, ville européenne la plus mortelle

Musée d'Orsay à Paris, France.
Photo de RBNRAW sur Unsplash

En période de canicule, Paris est la ville européenne la plus mortelle d’Europe, d’après une étude de « The Lancet Planetary Health ». Cette situation serait due à son urbanisation totalement inadaptée à la chaleur et la vulnérabilité de sa population.

Selon une vaste enquête publiée dans le numéro d’avril de la revue The Lancet Planetary Health, Paris est la ville européenne la plus mortelle en cas de canicule. Pour arriver à cette conclusion, les scientifiques ont analysé, entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2019, les données de 854 villes de 30 pays d’Europe (les 27 pays de l’Union plus la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni). Ils ont notamment étudié des relevés météo, des chiffres démographiques, les données sur les différents types d’infrastructures et les facteurs socioéconomiques, topographiques et environnementaux.

Aujourd’hui, le froid tue plus que la chaleur

Avec ces informations fournies par Eurostat, Copernicus (l’organisme de surveillance du climat en Europe) et les satellites de la Nasa, les experts ont évalué la surmortalité induite par des températures extrêmes (chaudes ou froides), autrement dit au-dessus ou au-dessous des températures de confort. Il en ressort que la surmortalité liée au froid a entraîné plus de 203.000 morts par an dans ces 30 pays entre 2000 et 2019, et plus de 20.000 décès pour le chaud. En parcourant les données de The Lancet Planetary Health, on se rend compte que l’Europe de l’Ouest est la région avec la plus forte surmortalité liée au froid et à la chaleur. Et que Londres est la ville où le risque de mourir de froid est le plus élevé.

Paris plus chaud que les villes du sud

De son côté, Paris est la ville où le risque de mourir de chaud est le plus fort d’Europe. Ce risque s’’avère 1,6 plus important en moyenne par rapport aux températures de confort. Si personne n’ignore que la capitale française enregistre chaque année un grand nombre de morts liés à la canicule, on s’étonne toutefois qu’elle se place devant des villes plus au sud comme celles de l’Espagne et de l’Italie.

Paris exposée au phénomène d’îlot de chaleur urbain

L’équipe de recherche avance deux raisons principales. D’une part la vulnérabilité de la population de Paris. D’autre part son urbanisation totalement inadaptée à la canicule. Sur ce dernier point, on note que la capitale française est très exposée au phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU), qui provoque une forte élévation de la température en été. A cause de cet effet, on peut observer des écarts importants de température entre Paris et les zones rurales, jusqu’à 10 °C parfois. Les zones les plus dangereuses sont les 2e et 9e arrondissements  car présentant le plus haut degré d’inconfort (densité de sol imperméable, manque de végétaux, etc.).

Vers une adaptation aux canicules

La situation va irrémédiablement s’aggraver dans les prochaines années en raison du réchauffement climatique. Ainsi, le chaud devrait devenir plus mortel que le froid. Toutefois, au fil du temps, les chercheurs pensent que les organismes vont s’adapter aux canicules. Les gens adopteront également des comportements adéquats pour affronter cette chaleur. Par exemple ils multiplieront les climatisations et réduiront leurs activités extérieures aux heures les plus chaudes. De leurs côtés, les municipalités lanceront plusieurs projets de végétalisation de l’espace public.

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