L’intelligence artificielle pourra-t-elle prédire des canicules ?

Photo de Annie Spratt sur Unsplash

Des chercheurs lyonnais annoncent s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour prédire des canicules jusqu’à un mois à l’avance. Mais leur technologie se propose comme une approche complémentaire à la méthode classique de prévision des phénomènes météorologiques.

Jusqu’à présent ce sont les services de météorologies qui essaient de prédire les évènements climatiques extrêmes. Grâce à des machines ultra-performantes et des outils statistiques, qui analysent des tas de données (température, précipitation, vent, pressions atmosphériques, etc.), ils parviennent à donner des tendances précises. Mais seulement sur une dizaine de jours. Au-delà, les informations ne sont plus fiables.

Des résultats au bout de trois ans de recherches

Une équipe interdisciplinaire de chercheurs français du CNRS, du CEA et de l’Université Claude Bernard Lyon 1 promet de prédire des canicules jusqu’à un mois à l’avance. Et cela grâce à l’intelligence artificielle, une technologie qui fait beaucoup parler d’elle ces derniers mois avec le lancement de ChatGPT, l’agent conversationnel de la société américaine OpenAI. Les chercheurs français ont travaillé sur cette technologie pour voir si elle peut prédire des événements extrêmes de manière plus simple et plus rapide. Après trois ans de recherches, ils annoncent qu’elle en est capable.

Utilisation du deep learning

L’outil en question repose sur des réseaux de neurones convolutifs et l’apprentissage profond, communément appelé deep learning. Il quantifie les probabilités de fluctuations rares de la dynamique de la troposphère terrestre turbulente, dont dépendent les canicules extrêmes. Les scientifiques ont notamment exploité les caractéristiques d’écoulement atmosphérique et les conditions d’humidité du sol afin d’évaluer une probabilité de vague de chaleur extrême. Et cela jusqu’à un mois à l’avance.

Un programme pas encore disponible pour les utilisateurs

Pour avoir une telle précision, les chercheurs ont entraîné leur outil avec des données fournies par un modèle climatique nommé PlaSim. Notamment utilisé par le Giec pour ses études, ce simulateur de climat a balisé 8.000 ans pour collecter assez de datas synthétiques et les intégrer. Evidemment, les résultats restent moins concluants qu’avec de réelles données. En raison de quelques biais liés à l’IA, l’équipe de scientifiques propose de considérer son programme comme un complément à la méthode classique de prévision météorologique. Mais, il ne sera pas disponible avant quelques années.

Mais bienvenu dans le contexte actuel de réchauffement climatique

Si l’outil de prédiction a uniquement étudié l’atmosphère de la France, il peut facilement s’appliquer pour n’importe quel endroit sur la planète. Ce qui est très intéressant au moment où les canicules se multiplient dans le monde. Selon Freddy Bouchet, directeur de recherche au CNRS et professeur à l’ENS Lyon, ces événements extrêmes feront « plus de morts » et auront « plus de répercussions dans le futur à cause du changement climatique ». Ils vont impacter l’économie et l’agriculture et toucher des pays vulnérables comme ceux d’Afrique ou l’Inde. La France également a des raisons de s’inquiéter, alors que Paris a récemment été reconnue comme la ville européenne la plus mortelle en cas de canicules.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.