Le taux d’usure, ce seuil maximum auquel les banques ont le droit de prêter, connaitra une nouvelle hausse en juin 2023. Il passera à 4,68 % pour un prêt sur 20 ans et plus. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs.
D’après un avis paru dimanche au Journal Officiel, le taux d’usure va passer à 4,68 % pour un prêt sur 20 ans et plus, à partir du 1er juin. En avril, ce seuil s’établissait à 4,52 % et en mars à 4,24 %. Depuis le début de l’année, il a progressé de 112 points de base additionnels (1,12 %). Pour les autres durées, il faudra désormais composer avec un taux 4,45% pour les crédits compris entre 10 et 20 ans. Et un taux de 4,47% pour les prêts à taux variable. Quant aux prêts-relais, leur taux atteint désormais 4,67%.
Une réévaluation mensuelle des taux
Pour rappel, le taux d’usure exprime le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) que les banques ne doivent pas dépasser lors de l’octroi d’un crédit immobilier. Les établissements doivent obligatoirement le renseigner pour permettre à l’emprunteur de comparer les offres de prêt. Cet indicateur intègre divers frais liés à l’obtention du financement bancaire, dont les frais de dossier et les primes d’assurance prêt immobilier. Depuis le 1er février 202, la Banque de France a décidé de le réévaluer tous les mois jusqu’au 1er juillet 2023.
Face à la dégradation des conditions monétaires
Cette révision mensuelle constitue une réponse à un rythme trop lent de la révision trimestrielle. Elle vise à s’adapter à l’évolution rapide et brutale des taux d’intérêts, due à la détérioration des conditions monétaires depuis le début de la guerre en Ukraine. Son avantage clé est de donner la possibilité aux demandeurs d’un crédit refusé de pouvoir réitérer leur demande plus vite, au bout d’un mois. Par ailleurs, lorsque ce taux d’usure augmente substantiellement, cela permet de débloquer certains dossiers. Une bonne nouvelle donc pour les emprunteurs.
Vers une hausse du taux d’emprunt
Parallèlement, cette progression continue encourage les banques à ajuster à la hausse les taux d’emprunt qu’elles pratiquent. Ainsi, leurs barèmes ont dépassé les 3% en moyenne en avril, toutes durées confondues. La progression a continué en mai, obligeant certains ménages à emprunter à plus de 3,50%. De nombreux courtiers s’attendent à présent à des taux à 4% pour l’été 2023 et au-delà de 4,50% d’ici la fin de l’année.
Attention à l’inflation galopante
Si l’inflation se poursuit, les banques pourraient toutefois juger l’activité de crédit immobilier trop peu rentable et refuser d’octroyer des prêts. Il revient donc aux politiques de trouver les mesures idoines pour contrer la flambée des prix afin de faire profiter pleinement l’augmentation des taux d’usure. Tant que celui-ci progressera, le marché immobilier se portera plutôt bien. Selon l’observatoire Crédit Logement/CSA, les ménages ont déjà perdu 11 mètres carrés de pouvoir d’achat en un an.
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