IA : l’Humanité entre inquiétudes et espoirs

Photo de Mohamed Nohassi sur Unsplash

La semaine dernière, des centaines d’experts de la tech ont écrit une lettre pour réclamer l’atténuation du risque d’extinction que représente l’IA pour l’humanité. Un nouvel appel qui interroge sur le bienfondé de cette technologie.

Les patrons de la tech, qui savent mieux que quiconque de quoi on parle, ont lancé une nouvelle alerte concernant l’intelligence artificielle. Dans une nouvelle lettre publiée mardi dernier, ils avertissent contre les dangers de cette technologie pour l’Humanité si les législateurs n’interviennent pas rapidement. Parmi les signataires, on retrouve Sam Altman, le président d’OpenAI, la société à l’origine du chatbot ChatGPT, et Demis Hassabis, le PDG de Google DeepMind.

Des risques de pandémies et de guerre nucléaire 

Dans leur lettre mise en ligne sur le site internet du Centre pour la sécurité de l’IA (CAIS), ces dirigeants affirment que « l’atténuation du risque d’extinction par l’IA devrait être une priorité mondiale aux côtés d’autres risques à l’échelle de la société tels que les pandémies et la guerre nucléaire ». Ils craignent également que cette technologie fonctionne mieux qu’on ne le pense et qu’elle devienne « plus intelligente que nous, voire qu’elle prenne le contrôle de l’Humanité. Par conséquent, ils exhortent les décideurs politiques à élaborer des lois pour éliminer les dangers liés à cette invention avant qu’il ne soit trop tard.

Un moratoire pour la suspension du développement de l’IA

Il y a deux mois, des patrons de la tech, dont le PDG de Tesla Elon Musk, avaient déjà tiré la sonnette d’alarme. Évoquant « des risques majeurs » pour notre civilisation, ils ont appelé à suspendre le développement de l’IA pendant six mois afin d’évaluer son potentiel de nuisance. Ils ont également demandé la mise en place de systèmes de sécurité et de techniques pour lutter contre la désinformation qu’elle nourrit. Mais leurs inquiétudes ne sont pas partagées par tout le monde. Certaines personnes considèrent qu’elles sont exagérées ou qu’elles cachent des intérêts égoïstes.

Ces appels cachent-ils un besoin de monopole ?

Les leaders de la tech réclameraient une intervention des gouvernements pour garder le contrôle sur l’IA et conserver leurs intérêts. Ce club de privilégiés aurait peur de perdre son avance sur le marché avec le développement tous azimuts des algorithmes à travers le monde. Leurs détracteurs rappellent par exemple que les critiques d’Elon Musk ont commencé après l’apparition de désaccords entre lui et des start-ups d’IA dans lesquelles il a investi, à l’image d’OpenAI. Le milliardaire travaille d’ailleurs en ce moment à la création d’un rival de ChatGPT…Ses critiques ne seraient donc pas fondées.

Plus de peur que de réels dangers ?

En outre, certains experts de la tech pensent que l’Humanité ne va pas disparaitre à cause de l’IA comme elle n’a pas disparu avec les robots ou les drones tueurs. Elle ne va pas, non plus, supprimer dangereusement des emplois. Au contraire, cette technologie en créerait beaucoup. On pense surtout que l’IA introduira des révolutionnaires dans des domaines clés comme la médecine. Le danger véritable de l’IA viendrait plutôt de la promotion du moindre effort, qui causerait la perte de nos capacités physiques et cognitives. Nous allons notamment de moins en moins utiliser notre cerveau alors que cet organe a besoin de fonctionner pour ne pas se détériorer.

La réglementation en marche dans l’UE

Qu’à cela ne tienne, l’Union européenne a adopté l’IA Act pour encadrer le développement de l’intelligence artificielle au sein des États membres. Ce texte vise à réduire les risques associés à cette technologie en matière de protection des données, de transparence, de sécurité et d’éthique. Pour hâter la mise en place de cette réglementation, des patrons de la tech ont initié des rencontres avec les dirigeants mondiaux, depuis quelques semaines. Ils discutent avec eux des garde-fous à installer pour réguler l’IA afin qu’elle serve l’Humanité et non la détruise. Sam Altman, notamment, a discuté avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le Président français Emmanuel Macron.

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