Cancers ORL : bientôt un vaccin personnalisé contre les rechutes ?

Une image au microscope de cancers ORL
Photo de National Cancer Institute sur Unsplash

Un laboratoire français travaille à la conception d’un vaccin individuel pour la prévention contre les rechutes de cancers ORL. Cette semaine, il présente les résultats de ses premiers essais thérapeutiques au congrès annuel de cancérologie à Chicago.

Chaque année, 14.000 nouveaux cas de cancers ORL (gorge, langue, larynx, etc.) sont détectés en France. Mais 70% des détections se font à un stade avancé de la maladie. Ce qui diminue énormément les chances de guérison. Aussi, il y a un risque élevé de récidive. Car au moins un patient sur deux rechute dans les trois ans après son traitement.

Aucune rechute parmi les 16 patients traités

Pour prévenir ces rechutes, le laboratoire français Transgene travaille à la conception d’un vaccin personnalisé. L’entreprise a publié les résultats concluants de ses premiers essais thérapeutiques, en marge du congrès annuel de cancérologie qui a lieu du 2 au 6 juin à Chicago. Les tests ont été réalisés sur un groupe réduit de 16 patients. Aucun n’aurait connu de récidive plus de 10 mois après l’injection. Mieux, tous auraient développé une réponse immunitaire. Dans le même temps, un autre groupe témoin de 16 personnes non traitées a enregistré deux rechutes. Heureusement, le vaccin de Transgene leur a permis de se remettre complètement.

Une IA japonaise pour sélection 30 antigènes

Selon le laboratoire tricolore, le traitement individuel est réalisé grâce à des prélèvements et un peu d’intelligence artificielle. En effet, les médecins prélèvent un morceau de la tumeur du patient lors d’une opération chirurgicale, à des fins de séquençage complet. Comme il existe plus de 3.000 mutations, les chercheurs s’appuient sur une IA japonaise pour sélectionner les 30 antigènes les plus à risque pour chaque malade. Ils élaborent ensuite un vaccin à base de ces mutations tumorales en se servant de vaccine, le virus de la variole.

Possibilité d’utiliser la technologie sur d’autres types de cancers

Injecté au malade, le sérum éduque le système immunitaire de ce dernier pour qu’il développe des anticorps capables de détruire les cellules cancéreuses. « On peut créer des vaccins pour chaque patient en fonction de la tumeur dont il est atteint et des mutations spécifiques à chacun », explique Christophe Le Tourneau, chef des essais cliniques à l’institut Curie. Si le vaccin expérimental concerne des types de cancer bien définis et uniquement la prévention de rechutes, le professeur pense que sa technologie peut s’appliquer à d’autres genres de cancers. Par exemple les cancers pédiatriques et des personnes âgées.

Progression fulgurante de la recherche scientifique

L’équipe de chercheurs français a présenté plus longuement ses progrès lundi au congrès annuel de cancérologie de Chicago. Elle se montre très optimiste pour la suite de la recherche scientifique, estimant que l’Humanité vit une époque folle au niveau du développement de traitements du cancer. En effet, une nouvelle façon de soigner le cancer voit le jour pratiquement tous les deux ou trois ans à travers le monde. La semaine dernière, d’ailleurs, Moderna a également présenté un vaccin anti-cancer. Le groupe pharmaceutique a exposé ses résultats lors de ce même congrès annuel.

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