Alors qu’on n’a pas fini de digérer la révolution apportée par ChatGPT et d’autres IA génératives, Meta promet un nouveau modèle, dit plus proche de l’intelligence humaine. Cet algorithme prédictif comparerait des représentations abstraites d’images ou de sons à la façon du cerveau humain.
Le développement de l’intelligence artificielle va trop vite ! Alors qu’on n’a pas encore assimilé les innovations apportées par ChatGPT et les autres IA génératives (DALL-E, Midjourney, etc.) Meta prépare un nouveau modèle, dit plus proche de l’intelligence humaine. C’est l’information donnée par Yann LeCun, le directeur scientifique pour l’intelligence artificielle de la maison-mère de Facebook. Il a abordé le sujet lors de la 7e édition de VivaTech, le plus grand événement européen de la tech.
L’IA de Meta baptisé JEPA
Interrogé sur les compétences des IA génératives et de l’apprentissage automatique, le dirigeant français a affirmé qu’ils « sont vraiment nuls » et que « les humains ont du bon sens », pas « les machines ». Au contraire, son modèle baptisé « JEPA » (pour « Joint Embedding Predictive Architecture ») serait moins bête. En effet, il compare des représentations abstraites d’images ou de sons à la façon d’un cerveau humain pour produire du contenu, au lieu de mouliner d’énormes quantités de données et de textes publiés sur Internet.
Pas d’erreurs stupides, factuelles ou de logique
Fort de cette caractéristique, l’algorithme peut devenir auto-apprenants. Ce qui signifie qu’il pourra générer naturellement des textes dans une suite logique, plutôt que deviner les mots manquants et les empiler à la suite parfois sans cohérence, comme le ferait ChatGPT. « Il commet des erreurs stupides, factuelles ou de logique », estime Yann LeCun à propos du chatbot d’Open AI. Selon lui, les « méthodes génératives se concentrent trop sur des détails, au lieu de capturer des concepts d’ensemble, prévisibles ».
Une architecture plus rapide et moins énergivore
Pour cette raison, elles appartiendraient déjà au passé. L’ingénieur français leur donne cinq ans tout au plus pour disparaitre du marché. JEPA prendrait leur place car il incarnerait l’avenir de l’intelligence artificielle en permettant à la machine de raisonner façon abstraite, un peu comme les humains. Yann LeCun estime d’ailleurs que JEPA s’imposera aisément parce qu’il est plus rapide et nécessite moins de puissance informatique à l’heure de la rationalisation. Mais il reconnait qu’il lui faudra plusieurs années, voire des décennies, pour parvenir à une IA vraiment proche de l’intelligence humaine. Pour l’heure, elle se rapprocherait de celle du chien…
JETA en open source pour bénéficier d’améliorations
A terme, le directeur scientifique pour l’IA de Meta promet une « nouvelle renaissance de l’humanité ». Avant d’y arriver, JEPA a besoin de s’améliorer. C’est pourquoi, Meta le met en open source pour tous les chercheurs du monde. Le groupe américain informe que le modèle est déjà très utile pour la reconnaissance d’images, notamment terroristes et pornographiques sur Facebook ou Instagram. Il servirait aussi énormément aux annonceurs pour l’élaboration de stratégies marketing ou publicitaires complètes et ciblées.
Par ailleurs, JEPA serait capable de générer un véritable argumentaire juridique, contrairement aux IA génératives qui se contentent de générer un premier jet de texte ou le concept créatif de base. S’il vante la supériorité de son modèle, Yann LeCun sait qu’il pourrait bientôt être dépassé par un nouveau système plus puissant. Vu la vitesse à laquelle le développement de l’IA évolue, cela n’étonnera guère. « Il y a encore trente années de recherche à venir dans l’IA », précise celui qu’on considère comme l’un des penseurs majeurs de l’Intelligence artificielle.
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