En Irlande, les parents d’une ville ont conclu un pacte pour bannir les smartphones chez les enfants du primaire. Ils souhaitent ainsi leur éviter une pression inutile et le cyber-harcèlement.
Une interdiction pour prolonger l’enfance des élèves
En Irlande, les parents d’élèves et la communauté éducative de Greystones (situé au sud de Dublin) ont adopté un code pour interdire l’usage des smartphones à leurs enfants avant qu’ils n’entrent au collège. Cette mesure ne concerne que les enfants de moins de 13 ans, à l’école comme à la maison.
Avec ce pacte, les parents espèrent prolonger l’enfance de leurs progénitures. Ils souhaitent leur éviter une pression inutile mise par leurs camarades pour obtenir un smartphone. Ils veulent aussi réduire chez eux l’anxiété, la dépendance et l’exposition aux contenus pour adultes. Les enfants auraient bien accueilli cette décision de leurs parents, qui veulent même l’appliquer aux adolescents au-dessus de 13 ans. Mais ça c’est une autre paire de manche…
Mais elle est encore au choix des écoles
Les autorités irlandaises ont également salué cette mesure. Le ministre de la Santé, Stephen Donnelly, notamment, a appelé à la généraliser dans le pays. Selon lui, « l’Irlande peut être, et doit être, un leader mondial pour s’assurer que les enfants et les jeunes ne soient pas ciblés et ne souffrent pas de leurs interactions avec le monde numérique ». Mais cette interdiction à Greystones n’est pas obligatoire pour tous les établissements. Les écoles sont libres de l’appliquer ou non. Elles interdisent déjà les téléphones dans leur règlement.
Exposition aux contenus violents et à la pornographie
Les parents irlandais ne sont pas les seuls à s’inquiéter des effets néfastes des smartphones sur leurs enfants. Tous les parents du monde redoutent l’impact de ces appareils sur leurs progénitures. En cause, l’addiction aux écrans qui provoquerait des déficits de l’attention et des troubles du sommeil. On pointe aussi une réduction de l’activité physique pouvant conduire à l’obésité.
En outre, les parents relèvent l’exposition aux contenus violents et à la pornographie. Les enfants y ont parfois accès sans le vouloir à cause des pop-ups et des sites vérolés, entre autres. Par ailleurs, ils sont de plus en plus victimes de (cyber) harcèlement. En France, au moins 10 % des adolescents disent avoir subi ce fléau en 2022. Et certains n’hésitent pas à mettre fin à leurs jours. Comme cette collégienne de 13 ans de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) qui s’est suicidée en mai dernier.
Le problème n’est pas l’outil, mais son utilisation
Malgré ce tableau noir, certaines personnes estiment qu’il ne sert à rien d’interdire les smartphones aux enfants. Pour elles, il s’agit simplement d’une question d’éducation parentale. En effet, ce serait aux parents de discuter avec leurs enfants pour limiter leur temps d’écran. Ils devraient également mettre en place des garde-fous pour ne pas que les progénitures fassent n’importe quoi sur Internet.
Par ailleurs, les défenseurs des smartphones préfèrent voir leurs nombreux bénéfices que leurs défauts générés par les utilisateurs eux-mêmes. Ils mettent en avant des outils pédagogiques pour ceux qui savent très bien s’en servir. Ils les considèrent également comme des vecteurs de sociabilisation à une époque hyper-connectée. Fort de ces bienfaits, l’on pense qu’il ne faut pas interdire les smartphones aux enfants, mais encadrer leur usage ainsi que Internet.
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