Le Vatican insiste sur le respect de la dignité humaine

Photo de Coronel Gonorrea sur Unsplash

Le Vatican a publié lundi un nouveau texte consacré au respect de la dignité humaine. Il y dénonce la gestation pour autrui, l’avortement, la théorie du genre et l’euthanasie. Parallèlement, le pontificat défend les droits des personnes LGBT et des femmes victimes de violences.

Le Vatican a publié lundi le très attendu Dignitas infinita (« une infinie dignité »), un document « sur la dignité humaine ». Ce texte est le fruit de cinq ans de travail du Dicastère pour la Doctrine de la foi, le puissant organe du Saint-Siège chargé du dogme. Il exprime la doctrine de l’église catholique dans le contexte social actuel marqué par des évolutions morales et éthiques.

Le Vatican pointe la dangerosité de la théorie du genre

Le Dignitas infinita liste une quinzaine de « violations concrètes et graves » de la dignité, dont l’euthanasie, la gestation pour autrui, l’avortement, la théorie du genre, la pauvreté et les violences sexuelles. Concernant la théorie du genre, le Vatican rejette l’idée que le genre d’une personne peut changer. Il considère cette prétention comme une « colonisation idéologique très dangereuse ». Elle menacerait « la dignité unique qu’une personne a reçue dès le moment de la conception».

Mais rappelle le droit au respect des personnes LGBT+

« Vouloir disposer de soi, comme le prescrit la théorie du genre, […] ne signifie rien d’autre que céder à la tentation séculaire de l’être humain se faisant Dieu […]. », peut-on lire comme explication. En dépit de cette position radicale, l’Église rappelle le droit au respect des personnes LGBT+. Elle dénonce aussi les pays ou sociétés qui stigmatisent ces individus et criminalisent l’homosexualité. En 2023, le pape avait déjà affirmé qu’être homosexuel n’était pas un crime et avait autorisé la bénédiction des homo, bi et transsexuels. Cette déclaration avait provoqué de vives critiques, en particulier de la part des clergés africains.

Le Vatican rejette la gestation pour autrui

Le Dignitas infinita rejette également la gestation pour autrui (GPA) et la décrit comme « en contradiction totale avec la dignité fondamentale de tout être humain ». Il s’y oppose catégoriquement, que la femme qui porte l’enfant y soit contrainte ou non. Pour Rome, cette pratique fait du bébé « un simple moyen asservi au profit ou au désir arbitraire d’autrui ». Précédemment, le pontificat avait pointé une exploitation de femmes pauvres en tant que mère porteuse.

Opposition à l’euthanasie et au suicide assisté

Par ailleurs, le Dignitas infinita condamne l’avortement ou l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Le texte voit dans « l’acceptation de l’avortement dans les mentalités, dans les mœurs et dans la loi elle-même», « une crise très dangereuse du sens moral ». Dans la même veine, l’église catholique réaffirme sa ferme opposition à l’euthanasie et au suicide assisté. Selon elle, ce droit de mourir dans la dignité utilise « une conception erronée de la dignité humaine pour la retourner contre la vie elle-même ».

La communauté LGBT+ qualifie le document de rétrograde

En outre, le document du Vatican consacre un long paragraphe aux violences faites aux femmes. « Le phénomène du féminicide ne sera jamais assez condamné», affirme Rome. Enfin, le dogme s’attaque à plusieurs autres questions liées à la dignité humaine. En particulier la pauvreté, la guerre et l’immigration clandestine. L’église considère toutes ces tares comme les conséquences de « l’empire de l’argent». Sans surprise, la communauté LGBT+ a qualifié le texte de rétrograde. Ce document conserverait les idées conservatrices au mépris de la dignité de tous les pratiquants.

Le Vatican juge nécessaire de défendre la dignité humaine à une époque de grande agitation

Francis DeBernardo, directeur de New Ways Ministry, un groupe américain qui défend les catholiques homosexuels, considère pour sa part que ce texte témoigne d’une « méconnaissance stupéfiante de la vie réelle des personnes transgenres et non binaires ». Face aux critiques, le Vatican reconnaît que sa doctrine pourrait limiter l’inclusivité aux yeux de certains croyants. Mais il juge essentiel de réaffirmer ses enseignements sur « la centralité de la dignité humaine » à une époque de grande agitation et d’angoisse.

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