Fibre optique : nouvelles pressions sur les opérateurs télécoms

Photo de Lars Kienle sur Unsplash

Face aux pannes persistantes, le gouvernement français demande aux opérateurs télécoms de corriger rapidement les raccordements défectueux de la fibre optique. Faute de quoi, il prendrait bientôt des mesures législatives et des sanctions financières.

Il y a une semaine, Jean-Noël Barrot, ministre de la transition numérique, s’est rendu dans un centre de formation en fibre optique de Free à Argenteuil (Val-d’Oise). Lors de cette visite, il a eu l’occasion d’échanger avec les techniciens et de s’essayer à la soudure ainsi qu’aux manipulations minutieuses effectuées lors du raccordement d’un client. S’il a pu brancher correctement les câbles avec l’aide des agents, le ministre n’a pas manqué de relever que cela n’arrive pas toujours au quotidien sur le terrain.

Des améliorations trop lentes et insuffisantes

Jean-Noël Barrot s’est plaint des mauvais raccordements en fibre optique opérés aux domiciles des Français. Il a indiqué que les pannes qui découlent de ces malfaçons plombent considérablement l’Internet très haut débit et ralentissent la migration vers ce nouveau standard, alors que le vieux réseau cuivre (ADSL) doit bientôt s’éteindre. Si le ministre reconnait que « les choses avancent », il trouve que le rythme n’est pas suffisant. Cette lenteur l’offense d’autant que l’Arcep a publié plusieurs rapports sur la qualité du service.

Vers l’adoption d’une loi contraignante

Jean-Noël Barrot appelle donc les opérateurs télécoms à résoudre rapidement les problèmes liés à la fibre optique. Sans quoi, l’exécutif pourrait voter une loi pour les forcer à assurer la qualité des installations. Le ministre de la transition numérique n’a pas précisé en quoi consisterait ce texte législatif. Mais le gouvernement pourrait vraisemblablement contraindre les entreprises télécoms à dédommager financièrement les abonnés lésés par un mauvais raccordement. Ce qui pousserait ces entreprises à améliorer leurs installations.

Dans l’attente des nouvelles conclusions de l’Arcep

Le ministre a dit attendre les prochaines données de l’Arcep pour faire le bilan des travaux réalisés à ce jour. En fonction de ce rapport, l’Etat avisera. Les Français devront donc patienter encore car l’Arcep n’a pas donné de date pour la publication de ses nouvelles conclusions. Le gendarme des télécoms a déjà interpellé à plusieurs reprises les opérateurs pour améliorer la qualité des raccordements. Il a même désigné, début juillet dernier, les réseaux en fibre les plus problématiques. Histoire de les secouer un peu.

Une proposition de loi déposée en 2022

Mais l’organisme n’a obtenu aucun résultat tangible jusqu’à présent. Depuis un an, plusieurs opérateurs d’infrastructures ont déposé des plans de reprise auprès de l’Arcep, dont XP-Fibre. Malgré tout, l’autorité se montre bienveillante et veut espérer une évolution prochaine. Côté Parlement, on est moins patient. Patrick Chaize, sénateur LR, a mis sur la table une proposition de loi en 2022. Voté à l’unanimité par les élus de la chambre basse, le texte ne fait cependant pas l’unanimité à l’Assemblée nationale. L’Arcep s’y oppose aussi, y voyait un risque de désorganisation de toute la filière.

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