Code de la route : l’Union européenne s’en mêle

Sur une autoroute.
Photo de Matt Seymour sur Unsplash

Alors que l’élaboration du code de la route revient à chaque Etat, l’Union européenne planche sur un programme commun. Elle souhaite fixer des règles nettement plus strictes, face aux politiques nationales jugées molles. Objectif : atteindre zéro décès sur les routes d’ici la moitié du siècle.

Après une décennie de baisse continue, le nombre de décès routiers dans l’Union européenne a augmenté de 6 % en 2021 pour atteindre 19 917 personnes tuées, contre 18 834 en 2020. Ce rebond des statistiques routières pousse l’Europe à se mêler du code de la route, dont l’élaboration revient à chaque pays. Elle trouve trop molles les politiques de répression routière de ses Etats membres.

Pas plus de 90 km/h pour les jeunes conducteurs

Bruxelles envisagerait ainsi d’imposer des mesures plus strictes dans le cadre de sa « Vision zéro », qui vise zéro mort sur les routes européennes à la moitié du siècle. Il veut par exemple instaurer, pour les jeunes conducteurs, une période probatoire de deux ans pendant laquelle ils ne pourront pas conduire au-delà de 90 km/h. L’UE prévoit également de leur interdire la conduite de SUV et autres véhicules de masse plus élevée, la nuit pendant les week-ends. Sans doute pour éviter que ces jeunes ne sortent avec le véhicule de leurs parents lors de virées nocturnes à haut risque.

Des visites médicales obligatoires pour les plus âgés

Les seniors sont également dans le viseur des autorités européennes. A partir de 70 ans, ils auront l’obligation de passer une visite médicale tous les 5 ans pour conserver leur permis. Et dès 80 ans, ce sera tous les 2 ans. Histoire de s’assurer de leur acuité visuelle et auditive. En outre, l’Europe souhaite combattre les conduites dangereuses sur les autoroutes en fixant une vitesse maximale de 130 km/h.

Pour certains pays, cela représente un gain de 10 km/h. On pense notamment à la Belgique, le Portugal et l’Espagne. Mais pour d’autres, il s’agit d’une perte. Dans ce lot se trouvent l’Allemagne, l’Italie et la République tchèque, qui viennent de relever les plafonds de vitesse sur certaines routes.

Pas de restrictions pour les véhicules électriques

Bruxelles préfère, en revanche, ne pas imposer (pour l’instant) des restrictions aux véhicules électriques. Il prévoit simplement un permis de conduire spécial pour la conduite de ces voitures. Pourtant, beaucoup de ces motorisations électriques présentent des capacités d’accélération dépassant largement la maîtrise d’un nouveau conducteur. On pense donc que cette mesure n’a pour objectif que de permettre à l’Union européenne de faire des recettes supplémentaires en collant des amendes.

Les autorités européennes instruites du dossier

Cette affaire pourrait s’avérer d’autant juteuse que des pays comme la France se font beaucoup d’argent grâce aux infractions au code de la route. En 2022, par exemple, l’Hexagone a engrangé 707 millions d’euros de recettes pour 25,5 millions de flashs enregistrés par les 4 530 radars automatisés installés sur nos routes.

Pour dérouler ses mesures, l’UE devrait collaborer avec les différentes polices des Etats européens. Celles-ci l’aideront à retirer plus facilement les permis de conduire aux contrevenants. Mais il faudra d’abord que les 27 acceptent d’appliquer ces nouvelles règles. Ce qui n’est pas gagné d’avance au regard des diverses sensibilités nationales. Bruxelles a déjà instruit le dossier auprès des autorités européennes.

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