France : le nouveau gouvernement déplaît fortement

Le nouveau gouvernement français déplaît fortement.

Deux jours après sa nomination au poste de Premier ministre, Gabriel Attal a dévoilé jeudi une partie de son premier gouvernement. On remarque une forte présence de personnalités de droite, une absence de parité et la réunion de portefeuilles comme pour faire des économies. Des caractéristiques qui déplaisent à l’opposition.

Nommé mardi au poste de Premier ministre, en remplacement d’Elisabeth Borne démissionnaire, Gabriel Attal a présenté jeudi une partie de son gouvernement. En parcourant la liste, on relève d’emblée la reconduction des poids lourds de l’équipe précédente. En l’occurrence Bruno Le Maire du ministère de l’Économie et des Finances (qui gère aussi désormais l’Énergie), Gérald Darmanin de l’Intérieur, Sébastien Lecornu des Armées et Eric Dupond-Moretti de la Justice.

Sports et Education nationale réunis

Autre point clé, la nomination d’Amélie Oudéa-Castéra, déjà chargée des Sports et des Jeux olympiques, au ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse. Il y a également de nouvelles têtes. Parmi elles figurent l’eurodéputé patron de Renaissance Stéphane Séjourné, qui hérite du ministère des Affaires étrangères, et Catherine Vautrin qui reçoit le ministère du Travail, de la Santé et de la Solidarité. En outre, relevons l’arrivée de Rachida Dati au ministère de la Culture. C’est une surprise !

Rachida Dati se considère-t-elle comme une  traîtresse ?

L’ex Garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy, de 2007 à 2009, avait qualifié en 2020 la République en marche (LREM) de « parti de traîtres de droite et de gauche ». Dans les prochains jours, elle devra certainement s’expliquer devant la Macronie pour ce dérapage, mais également prouver qu’elle ne fait pas partie de ces traîtres. Si l’entourage d’Emmanuel Macron vante « un Quinze de France » monté pour aller dans « l’action » et obtenir des « résultats », l’opposition, elle, dénonce la couleur de ce gouvernement.

Un nouveau gouvernement « Sarkozy IV »

En premier lieu la gauche, dont plusieurs cadres ont été évincés (comme Olivier Véran au porte-parolat). Elle parle d’un nouveau gouvernement « Sarkozy IV » compte tenu de la forte présence des Républicains. La patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, et le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, ont utilisé le même terme sur X (ex-Twitter). Pour sa part, le député LFI François Ruffin appelle à « l’union de la gauche » face à « l’alliance des droites ». Même chez les LR, on n’est pas content du virage droitiste pris par l’équipe de Gabriel Attal.

Même la droite pas contente de l’orientation de ce gouvernement

Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur,  issu de la droite et aujourd’hui macroniste, ironise ainsi en affirmant qu’il « y aura bientôt plus de cadres LR au gouvernement qu’au sein de la direction des Républicains ». Éric Ciotti, patron des LR, le pense aussi malgré lui. Il a déjà annoncé l’exclusion de son parti de Rachida Dati, pourtant pressenti jusqu’alors pour devenir candidate de la droite à la mairie de Paris en 2026. Selon certaines sources, ce virage LR montre le vrai visage de la Macronie, après l’adoption de la loi immigration largement soutenue par les Républicains.

Des personnalités justiciables au gouvernement

Ce n’est pas tout. Les opposants reprochent également à Emmanuel Macron et à son nouveau Premier ministre de 34 ans, la nomination de justiciables comme Eric Dupond-Moretti et Rachida Dati. Cette dernière fait l’objet d’une enquête depuis juillet 2021 pour avoir perçu de l’argent du groupe Renault en qualité d’avocate, alors qu’elle siégeait au Parlement européen. En outre, certains élus regrettent une relégation des femmes en dépit du passage d’Elisabeth Borne à Matignon. Macron aurait tout bonnement jeté la parité à la poubelle !

Macron mépriserait-il l’éducation nationale ?

Par ailleurs, on déplore l’élargissement de certains ministères. Tout se passerait comme si Emmanuel Macron voulait se débarrasser de certains portefeuilles. C’est le cas de celui de l’Education nationale, désormais relié au ministère des Sports. Pour beaucoup, cela démontre la méprise qu’a le Président de la République pour l’éducation. Les syndicats d’enseignants ont exprimé leur colère et leurs inquiétudes face à la mise « au second plan » de leur domaine. Notons que le premier Conseil des ministres a eu lieu ce vendredi à 11 h. La suite du gouvernement est attendue dans les prochains.

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