France : les agriculteurs en grève, pourquoi ?

Les agriculteurs en colère en France.

Depuis une semaine, les agriculteurs de France ont quitté leurs exploitations pour barrer les routes et bloquer les centrales d’achats dans plusieurs villes. Notamment à Paris, où ils ont instauré un « siège » au grand désarroi du gouvernement. Mais que réclament-ils au juste ?

Les paysans de France sont en colère. Depuis quelques jours, ils mènent une grève générale sur l’ensemble du territoire national, paralysant les activités. Avec leurs tracteurs et semi-remorques, ils bloquent les grands axes, notamment en Ille-et-Vilaine, dans les Bouches-du-Rhône, dans le Bas-Rhin et en Ile-de-France. Et ce mardi, ils ont maintenu leur barrage ainsi que le « siège » de Paris, malgré les appels du gouvernement.

Sept principales revendications portées par les agriculteurs

Les agriculteurs semblent ainsi déterminés à aller au bout de leur mouvement. Celui-ci pourrait bientôt s’élargir à d’autres métiers comme les pêcheurs et les travailleurs du BTP également confrontés à des difficultés. Mais que réclament exactement les paysans français ? Selon leurs représentants, dont la Fédération nationale des syndicats s’exploitants agricoles, sept revendications principales ont été portées au plus haut sommet de l’exécutif.

Les agriculteurs appellent à répercuter les hausses de prix sur les produits

On sait d’abord que les paysans de France réclament une meilleure rémunération. Et à juste titre. Selon l’Insee, les revenus des acteurs agricoles ont baissé de 40% en trois décennies. Aussi, un agriculteur français sur cinq vit aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Ce qui est inadmissible pour une profession si indispensable. Aussi, ils appellent les industriels et les distributeurs à rehausser les prix des produits afin que leurs revenus augmentent. Pour leur mettre la pression, des blocages ont lieu au niveau des centrales d’achats.

Et à geler l’interdiction des produits phytopharmaceutiques

En outre, les agriculteurs souhaitent le maintien de la détaxation du gasoil non routier face à l’exposition des charges, ainsi que la simplification des normes environnementales. La fin des contrôles intempestifs (de la police environnementale de l’OFB), un meilleur accès à l’eau, le gel de l’interdiction des produits phytopharmaceutiques (en attendant de trouver des solutions alternatives) et une meilleure considération par la société font partie des autres revendications clés.

Gabriel Attal fait des promesses aux agriculteurs

Face à la grogne, le premier ministre Gabriel Attal a convoqué une réunion d’urgence lundi à Matignon. Une autre rencontre a lieu ce mardi soir pour proposer de nouvelles mesures. Le chef du gouvernement a déjà fait plusieurs promesses. Il a notamment assuré que toutes les aides de la PAC seront versées sur les comptes bancaires des agriculteurs. Et qu’il y aura une nouvelle prolongation de la dérogation concernant les jachères. En outre, il a annoncé le déblocage d’un fonds d’urgence pour les viticulteurs. D’autres décisions sont attendues dès demain de la part de Gabriel Attal, qui reconnait que « notre agriculture est une force ».

Macron défend la politique européenne

En déplacement en Suède, Emmanuel Macron a répondu aujourd’hui à la grève des paysans. Selon lui, l’Europe et la France ont adopté une politique qui soutient énormément leurs rémunérations. Il a fait référence en particulier à la PAC sans laquelle, nos agriculteurs « ne pourraient pas vivre ». Le président de la République estime aussi que le revenu « s’est beaucoup amélioré ces dernières années » et qu’il serait « trop facile de tout mettre sur le dos de l’Europe ». Ces déclarations ne devraient pas changé la situation puisque les syndicats agricoles annoncent de nouvelles actions.

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