Stérilisation : la vasectomie gagne du terrain en France

Photo de JAFAR AHMED sur Unsplash

En France, le nombre de vasectomie a été multiplié par 15 entre 2010 et 2022 pour passer de 1 940 cas à 30 288. Il dépasse donc désormais le nombre de stérilisations féminines, qui a reculé de 45 138 cas à 20 325, à peu près dans la même période. Le niveau reste toutefois inférieur à celui des pays leaders comme les Etats Unis et la Corée du Sud.

La vasectomie, qui consiste à ligaturer les canaux qui transportent les spermatozoïdes des testicules vers la prostate, est de plus en plus pratiquée en France. Selon une étude coréalisée par l’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le nombre de cas a bondi de 15% entre 2010 et 2022, passant de 1 940 cas à 30 288. Aussi, pour la première fois, il dépasse le nombre de stérilisations féminines, qui lui a été divisé par deux entre 2013 et 2022 pour passer de 45 138 cas à 20 325.

Les candidats à la vasectomie issus de milieux plus favorisés

Selon le rapport de l’Assurance maladie et de l’ANSM, les hommes âgés de 41 à 44 ans issus de milieux plus favorisés sont ceux qui ont eu le plus recours à la vasectomie. Au niveau de la géographie, les Pays de la Loire et la Bretagne ont les taux de pratique les plus élevés. À l’inverse, la Provence-Alpes-Côte d’Azur, les Hauts-de-France, la Corse et l’Île-de-France n’ont pas beaucoup de candidats pour cette forme de stérilisation.

Une haussede la vasectomie liée à la diminution de la lourdeur de la pratique ?

Si la France semble progresser sur la vasectomie, le niveau reste encore faible car seuls environ 0,15 % des hommes de moins de 70 ans font ce choix radical. Aussi, il demeure très inférieur au taux des pays leaders comme les États-Unis et la Corée du Sud, où la vasectomie est entrée dans les mœurs. Selon les auteurs de l’étude, la hausse des cas de vasectomie peut s’expliquer par la diminution de la lourdeur de la pratique ou sa rapidité.

Ou à un meilleur partage des responsabilités sur la contraception ?

En effet, il suffit aujourd’hui d’un passage en journée à l’hôpital pour se faire stériliser, alors qu’auparavant il fallait y passer la nuit souvent sous anesthésie générale. L’Assurance maladie et l’ANSM suggèrent aussi que la hausse des cas de vasectomie dérive d’un meilleur partage des responsabilités concernant la contraception. De fait, il ne revient plus à la seule femme d’endosser cette charge, via principalement la prise régulière de pilule. Les hommes aussi acceptent dorénavant de supporter la charge.

La vasectomie, seule méthode de contraception des hommes à part le préservatif

Autorisée en France depuis 2001, la vasectomie est considérée comme une méthode de contraception définitive, même s’il existe une opération de réversibilité (pas toujours certaine). C’est pourquoi, les médecins donnent un délai de réflexion de quatre mois aux Français tentés par cette opération. La vasectomie reste à ce jour, la seule méthode contraceptive masculine à part le port systématique d’un préservatif. Ces deux usages sont remboursés par l’Assurance Maladie.

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