Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie français, a proposé vendredi dernier la création d’un produit d’épargne européen dès cette année. Il trouve que l’argent des Européens dort trop sur les comptes bancaires, au lieu de travailler pour la croissance, l’emploi et l’innovation.
Vendredi dernier, à l’occasion du conseil informel de l’Ecofin, qui rassemble les 27 ministres des Finances de l’Union européenne à Gand (Belgique), Bruno Le Maire a réitéré son appel à créer un produit d’épargne européen. D’après lui, l’argent des Européens dort trop sur les comptes bancaires, au lieu de travailler pour la croissance, les entreprises, l’emploi et l’innovation. Le patron de Bercy estime à plus de 10.000 milliards d’euros l’argent logé dans les comptes bancaires dormants.
Bruno Le Maire n’a pas encore défini les caractéristiques et le rendement du produit d’épargne
Bruno Le Maire affirme que ce produit d’épargne pourrait être judicieusement investi dans les économies de la zone euro. Alors qu’il doit convaincre, il dit n’avoir pas encore défini les caractéristiques et le rendement de cette épargne. Mais le ministre des Finances français estime qu’une poignée de pays volontaire pourrait dans un premier temps participer à cette initiative pour construire une union des marchés de capitaux en Europe. Pour lui, 2 à 5 Etats suffisent pour relever ce challenge.
Un projet qui pourrait débuter avec quelques Etats volontaires
Bruno Le Maire croit qu’il est impossible de démarrer tout de suite à 27. C’est pourquoi, il souhaite se lancer avec quelques Etats sans préciser lesquels. Avec ce nouvel appel, le ministre confirme tout de même sa volonté de mettre en place un produit d’épargne européen. Il avait déjà affiché cette ambition lors de ses vœux en début d’année. A cette occasion, Bruno Le Maire avait plaidé pour la constitution d’une véritable équipe d’Europe de l’épargne et de l’investissement.
La Banque de France d’accord avec Bruno Le Maire
Egalement présent à Gand, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a approuvé le projet de Bruno Le Maire. Mais il propose de le compléter avec la constitution de partenariats publics privés afin de faire émerger des fonds de capital-risque à la taille européenne et réellement transfrontaliers. Cependant, tous les pays de l’Union européenne ne partagent pas (totalement) cette idée.
L’Allemagne propose d’inclure tout le monde dès le départ
En particulier l’Allemagne. Le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, plaide plutôt pour une union à pleine vitesse et non pas à plusieurs vitesses comme le suggère son collègue français. En d’autres mots, il réclame une adhésion des 27 dès le départ. Selon lui, l’UE peut envisager des initiatives bilatérales ou en petit comité, mais l’objectif premier devrait être d’avancer ensemble.
Un produit d’épargne paneuropéen a déjà existé
D’autres pays rappellent à Bruno Le Maire que l’idée d’un produit d’épargne à l’échelle européenne ne date pas d’aujourd’hui. Elle existe depuis quelques années et a même pris forme dans le produit d’épargne paneuropéen (PEPP), dont l’initiative revenait à la Commission européenne. Mais cette solution bancaire semblable au PER (plan d’épargne retraite) français n’a pas rencontré le succès escompté.
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