Incendie de Lubrizol à Rouen : La quantité de produits partis en fumée reste inconnue

 

Plus d’une semaine après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, la quantité exacte de produits qui a brûlé reste inconnue. L’entreprise voisine, Normandie Logistique (NL), elle aussi partiellement incendiée, n’est toujours pas en mesure de dire quels produits ont été touchés.

La préfecture de Seine-Maritime a indiqué vendredi que 5.253 tonnes de produits chimiques ont été incendiés chez Lubrizol et que 9.050 tonnes étaient stockés par l’entreprise voisine, Normandie Logistique (NL), elle aussi partiellement incendiée. Dans la liste des produits stockés par NL, figurent 4.157 tonnes (12.700 fûts) de produits Lubrizol et 139 tonnes de produits Total. Ce qui signifie que NL servait de « stockage-tampon » pour des entreprises Seveso, a déclaré Jacky Bonnemain. Le porte-parole de l’association de protection de l’environnement Robin des Bois pense qu’« Il s’agit d’arrangements entre industriels qui manquent de place ».

Qu’est ce qui a brûlé au juste ?

Selon les éléments fournis par la préfecture, NL stockait des « matières premières » et des « produits finis » Lubrizol, 3.000 litres de gazole non routier pour les engins de manutention, 648 tonnes de bauxite, 350 tonnes de papier, des asphaltes pour Total, etc. « Sur le plan sanitaire, par rapport aux problématiques de qualité de l’air (…) ce qu’il nous faut (savoir), c’est ce qui a vraiment brûlé », a souligné Patrick Berg, directeur de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (Dreal) de Normandie. « C’est quelque chose que nous avons demandé à Normandie Logistique », a-t-il ajouté. Malheureusement, constate la préfecture de Seine-Maritime, « Normandie Logistique n’a pas été en mesure de produire l’inventaire des produits ayant effectivement brûlé ». Pour le gouvernement, c’est inconcevable de la part d’une aussi grande société.

Lubrizol accuse Normandie Logistique

Normandie Logistique s’est contenté de dire qu’il n’y avait « pas de stockage de produits explosifs ou dangereux ». Il y avait juste « divers produits » comme de la gomme arabique (un additif alimentaire) et « quelques produits combustibles ». L’entreprise rejette en outre l’accusation de Lubrizol, qui affirme, sur la base de la « vidéosurveillance et des témoins oculaires », que l’incendie avait vraisemblablement commencé à l’extérieur de son site, laissant penser qu’il pouvait venir de Normandie Logistique. Cette affirmation a été démentie par le parquet de Rouen qui a souligné qu’il n’était pas « possible de préciser avec certitude sur quelle emprise le sinistre a débuté ». Christian Boulocher, directeur général de Normandie Logistique, a répété qu’« à ce jour, aucun indice ne nous permet de penser que l’incendie puisse être parti de chez nous ».

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