26 ans après la loi Evin, quels bénéfices ont été tirés de la loi sur la publicité et l’alcool

Votée en 1991, la loi Evin, qui encadre entre autres les publicités pour les boissons alcoolisées, a engendré des résultats mitigés. En juin 2015, elle a été assouplie par un amendement voté par les députés dans le cadre de la loi Macron. 26 ans après sa mise en place, il est temps de faire un bilan sur les apports de cette loi dont le but était de lutter contre l’alcoolisme en changeant les comportements des Français.

 

Les objectifs ont-ils été atteints ?

Ce genre de bilan est difficile à réaliser car il est impossible de savoir quels seraient les comportements des citoyens face à l’alcool aujourd’hui si la loi n’avait pas été votée. Tirer des conclusions sur des chiffres qui ne peuvent pas être comparés avec une version sans limitation du marketing sur l’alcool est hasardeux et à prendre avec des pincettes.

C’est pour cela que les différents acteurs tirent des conclusions opposées – d’une part les associations qui luttent contre les dangers de l’alcool et cherchent à protéger la loi, d’autre part les industriels qui cherchent à la décrédibiliser. Les lobbys du vin font part de leur fort mécontentement face aux retombées économiques désastreuses sur leur marché, tout en minimisant les effets sanitaires de la loi, tandis que les défenseurs de la santé publique mettent en avant la forte importance de cette législation dans la baisse de la consommation d’alcool en France et dans la diminution du nombre de décès liés à l’alcool, et continuent de lutter pour que la loi Evin perdure et soit renforcée.

 

Quels bénéfices ?

Lors de l’anniversaire des 10 ans de la loi Evin, de nombreux organismes se sont penchés sur la question des bénéfices éventuels qui auraient été tirés de la législation contrôlant et limitant le marketing pour les boissons alcooliques. Une baisse de la consommation d’alcool aurait ainsi été observée, mais timide en comparaison des 11% concernant le tabagisme.

Cependant, même malgré cette légère baisse, la France reste un des pays ayant le plus fort niveau de consommation d’alcool au monde, selon des chiffres de l’Organisation mondiale de la santé.

De plus, d’après une enquête réalisée par l’OFDT (l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies), elle concerne en majorité le vin, les Français préférant visiblement aujourd’hui consommer des spiritueux et de la bière, dont l’impact pour la santé pourrait s’avérer encore plus néfaste.

Cette baisse générale de la consommation peut aussi s’expliquer par d’autres facteurs, comme la préoccupation grandissante de la population pour la santé et le bien-être du corps. Les messages de prévention accompagnant les publicités pour des boissons alcoolisées ont-ils eu un grand rôle dans cette évolution, faisant réaliser à la population l’impact de la consommation d’alcool sur leur santé et leur forme physique ? Même si cela est probable, c’est une question à laquelle nous ne pourrons certainement jamais répondre de manière catégorique.

Un bilan difficile mais une évolution positive

On voit ainsi qu’il est difficile de tirer un bilan précis des bénéfices du volet lutte contre l’alcoolisme de la loi Evin. Les organismes ayant à cœur de préserver la santé publique continuent de clamer son importance et de lutter contre les campagnes de dévalorisation mises en place par les lobbys d’alcool et de vin en France. Cependant, une chose est sûre, la population s’intéresse de plus en plus à sa santé et à son bien-être. Une bonne nouvelle quel que soit le rôle que cette loi ait pu jouer dans cette évolution.

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