Les emballages des fast-foods, mauvais pour la santé ?

En mars 2017, cinq partenaires européens de l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir ont mené une enquête sur les emballages alimentaires des chaines de restauration rapide et de pizzerias en Italie, Espagne, Belgique, Danemark et Portugal. Les résultats sont inquiétants, les fast-foods étant à nouveau pointés du doigt par les associations soucieuses de la santé des consommateurs, et cette fois-ci cela ne concerne pas la mise en cause de la qualité diététique des menus proposés.

 

Des résultats inquiétants

65 échantillons ont été prélevés sur des emballages provenant des grandes enseignes de fast-food tels Quick, McDonald’s, KFC, Burger King, Domino’s, Pizza Hut, ou encore Starbucks. Apres analyse, près de la moitié des échantillons se sont révélés, selon l’enquête, contenir des composés perfluorés (PFC). Les PFC sont des composés organiques dont la chaîne carbonée est totalement fluorée, c’est-à-dire qu’ils contiennent des atomes de fluor que les scientifiques suspectent d’être toxiques pour l’homme et l’environnement. Ils font également partie des substances interdites dans les compétitions sportives. Cette enquête montre donc des résultats fortement préoccupants.

 

Pourquoi choisir des emballages nocifs ?

Si l’on sait que les PFC sont préjudiciables à la santé des personnes qui les ingèrent, pourquoi les industriels les utilisent-ils dans les emballages alimentaires ?

Ces substances chimiques sont couramment utilisées pour imperméabiliser certains vêtements, sur les casseroles et poêles antiadhésives, ou pour rendre les moquettes résistantes aux taches. En effet, elles rendent les composés étanches à l’eau, à l’huile et même résistants à la chaleur, c’est pourquoi les PFC sont particulières intéressants pour les fabricants d’emballages de fast-food, idéaux pour contenir et maintenir à bonne température les aliments prêts à manger tels que burgers, pizzas, frites ou desserts.

 

Encore aucune règlementation

Les substances en question, en particulier les PFOA (acide perfluoro-octanoïque) et PFOS (sulfonate de perfluoro-octane), lorsqu’elles sont ingérées, sont soupçonnées par l’Agence Américaine des Substances Toxiques et des Maladies (ATSDR) de provoquer des problèmes de développement chez les enfants, une diminution de la fertilité, un accroissement du risque de cancer et des problèmes de thyroïde.

Les autorités de santé européenne n’en sont pas au même niveau de recherches que les Américains. À ce jour, seule une partie des substances en question ont été étudiées. C’est pourquoi leur usage n’est pas encore restreint sur le continent et qu’aucune législation n’est pour l’instant en place au niveau européen pour limiter leur utilisation dans les emballages alimentaires. Certains pays, comme le Danemark, ont pris l’initiative de fixer une dose journalière maximale mais l’enquête des partenaires de l’UFC-Que Choisir a montré que même dans ce pays, les quantités relevées pouvaient dépasser jusqu’à 10000 fois ce maximum quotidien.

Il semble donc urgent que les autorités européennes fixent des limites claires et renforcent la surveillance de l’utilisation de ces substances toxiques.

 

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