De l’importance de protéger les enfants des publicités alimentaires

De nombreuses publicités incitent encore aujourd’hui les enfants français à consommer des produits sucrés au détriment de leur santé même si des mesures ont été prises ces dernières années pour tenter de réguler ces pratiques.

L’enjeu du marketing alimentaire auprès des enfants

 

Si les publicités ont une forte influence sur les habitudes de consommation de la population française de manière générale, cela est encore plus vrai auprès des plus jeunes. En effet, les enfants sont très réceptifs au marketing, notamment aux publicités télévisuelles. Ainsi, 75% des enfants regardant un programme télévisé en rentrant de l’école avouent vouloir consommer des produits vus à la télévision. Ils les réclament ensuite à leurs parents et, dans 80% des cas, cela aboutit à l’achat du produit en question (source UFC Que Choisir). Cet impact des publicités sur les jeunes cerveaux s’explique par le fait que les enfants ont du mal à faire la différence entre un programme et les encarts publicitaires. Ils prennent ainsi pour argent comptant tout ce qui est diffusé. Ils n’ont pas la même distance que les adultes face aux techniques de persuasion d’achat de produits de mauvaise qualité nutritionnelle.

 

Face à l’augmentation du surpoids et de l’obésité infantile, il est important de réguler le marketing alimentaire

 

En 2007, la grande majorité des publicitaires européens avaient déjà pris l’engagement de ne plus financer de publicités à destination des moins de 12 ans concernant des produits qu’ils considéraient peu sains pour la santé.

Cependant, 10 ans plus tard, on ne peut que constater que cette initiative est loin de répondre totalement au problème. En effet, le marketing à destination des plus jeunes est toujours au cœur des encarts publicitaires aux heures de grande écoute par les enfants et les messages d’alerte qui y ont été ajoutés n’ont pas vraiment d’impact.

Comment peut-on l’expliquer ?

Les critères choisis par les industriels pour définir les produits qui ne sont pas sains pour les enfants sont bien trop accommodants selon l’étude allemande Foodwatch. En effet, les seuils de taux de sucre utilisés comme critères d’exclusion et au-delà desquels un produit est considéré comme malsain sont supérieurs aux recommandations de l’OMS (Organisme Mondial de la Santé), laissant ainsi passer un très grand nombre de produits qui peuvent pourtant être jugés nocifs par les professionnels de la santé.

 

Quelle législation?

 

Une loi relative à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse de la télévision publique a été promulguée le 20 décembre 2016. Celle-ci a pour but de restreindre la publicité diffusée lors des programmes pour enfants à la télévision publique (15 minutes avant, pendant et 15 minutes après) y compris sur ses sites internet. De plus, l’Assemblée Nationale a voté un amendement qui prévoit la suppression totale de la publicité dans ces programmes à compter du 1er janvier 2018.

Cependant, cette loi est assez imitée dans la mesure où seules les chaines de la télévision publique sont concernées et certains industriels et politiques, comme l’ancienne ministre de la Culture et de la Communication Christine Albanel, arguent qu’elle risque de mettre à mal les sources de revenus de ces chaines en diminuant leurs recettes publicitaires. Selon les détracteurs de la loi, celle-ci pourrait aboutir au délaissement de programmes devenus moins intéressants, car ayant moins de financement, au profit de ceux diffusés sur le Câble par exemple, et pour lesquels aucune législation visant à protéger les enfants des risques liés à une surexposition à l’incitation à la surconsommation n’existe – et aucune n’est prévue.

De plus, les restrictions de cette loi ne concernent pas les autres médias. Aucune régulation n’est envisagée sur Internet, y compris concernant les applications dont les enfants sont friands.

 

Des exemples à suivre

 

D’autres pays montrent qu’une solution est possible. En effet, des dispositions plus strictes ont été prises avec succès en Suède, au Royaume-Uni, en Espagne et au Québec. Quoi qu’il en soit, il est à espérer que nous trouvions rapidement des solutions efficaces afin de remédier à une situation qui devient de plus en plus dangereuse du point de vue de la santé publique.

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