Protéines végétales : leurs vertus sanitaires et environnementales réaffirmées

Protéines végétales, pois chiches

Les protéines sont largement présentes dans la viande mais aussi dans les végétaux. Les experts mettent de plus en plus l’accent sur les sources de protéines alternatives, meilleures pour la santé et pour l’environnement, et portées par l’innovation made in France.

Les protéines végétales, championnes nutritives et prophylactiques 

Une protéine complète se caractérise par sa teneur suffisante en neuf acides aminés essentiels, qui sont indispensables à la récupération physique ainsi qu’à la construction musculaire. Or, si la viande est la source de protéines la plus connue, elle est loin d’être la seule. Les protéines végétales – c’est-à-dire issues d’une plante ou de tout autre élément non-animal – sont une alternative efficace. Elles contiennent notamment de la vitamine B, des antioxydants, des micronutriments (vitamines, sels minéraux, oligo-éléments, antioxydants), des fibres et un indice glycémique bas. Plus facilement traitées par nos organes, ces protéines contiennent des graisses insaturées.

En effet, les alternatives végétales réduiraient les facteurs de risque cardiaque, en comparaison avec la viande rouge : lors d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Stanford (Etats-Unis), il a été constaté que le groupe d’étude qui ne consommait que des protéines végétales présentait un taux d’oxyde de triméthylamine, une molécule associée à une hausse des risques cardiovasculaires, et des niveaux de cholestérol LDL plus faibles que ceux du groupe consommant de la viande, principalement rouge. Par ailleurs, les participants suivant le régime végétal ont perdu en moyenne deux kilos.

Des vertus écologiques dans le cadre d’une économie durable 

D’autres études ont également montré que la consommation de protéines végétales réduirait les risques de maladies liées à la vésicule biliaire ainsi que les risques d’insuffisances rénales. La consommation de ces protéines limiterait même les risques de diabète de type 2, ainsi que les risques de cancer. C’est pourquoi la France préconise aujourd’hui une diminution de la consommation de viande rouge et de charcuterie et une augmentation de la consommation d’aliments d’origine végétale. Selon les résultats de l’étude de cohorte nationale NutriNet-Santé menée par l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), l’Université Sorbonne Paris Nord et Solagro, publiée en mars dernier dans Nature Sustainability, ce changement de régime alimentaire permettrait de prévenir 35 000 morts prématurées. Il réduirait également l’impact global de l’alimentation sur l’environnement de 50 %.

Car les protéines végétales posséderaient également des vertus environnementales. Un avantage de poids par rapport à la viande, lorsqu’il s’agit notamment de résoudre l’équation consistant à nourrir les 9,7 milliards d’être humains qui devraient habiter la Terre en 2050, tout en préservant les ressources de celle-ci.

Selon le WWF (Fonds mondial pour la nature), les protéines animales sont responsables de la moitié de notre empreinte écologique alimentaire, et plus de 80% des terres cultivées dans le monde sont utilisées pour la production de produits laitiers ou de viande. Une étude publiée en 2018 dans le magazine scientifique de référence Science révélait que les industries du lait et de la viande sont responsables de 56 à 58% des émissions de gaz à effet de serre et de 56% de la pollution de l’eau, alors qu’elle ne fournissent que 18% des calories et 37% des protéines consommées à travers le monde. Ce serait donc le mode de production de notre nourriture qui jouerait un rôle majeur ; bien plus que l’emballage, le transport, le stockage, la préparation ou la distribution.

L’impact d’un plat végétarien sur le climat est ainsi trois fois moindre que celui d’un repas à base de viande : la production d’un kilo de viande de bœuf nécessitant 5 à 20kg de fourrage, celle-ci entraîne l’émission, en équivalent carbone, de 15,4 kg de CO2, contre à peine 0,7 kg pour un kilo de lentilles. Ainsi, lorsqu’un citoyen européen devient végétarien, il réduit son empreinte écologique alimentaire de près de 24%, voire de 40% s’il devient végétalien.

Avec Tereos ou Gourmey, le Made in France n’est pas en reste

Dans ce contexte, des alternatives originales se développent. Par exemple la viande cultivée ou viande in vitro, produite en laboratoire. Selon Nicolas Morin-Forest, cofondateur de Gourmey, il s’agit d’une « innovation de rupture » : ce nouveau type de viande est « fabriqué à partir de cellules-souches d’animaux en alternative à l’élevage ». Une marque qui vise également le haut de gamme,  puisqu’elle travaille à l’élaboration d’un foie gras de canard cultivé.

A côté du géant américain Beyond Meat – qui a fait son entrée dans les supermarchés français du Groupe Casino en 2020 – ou de la start-up californienne Memphis Meat – qui a annoncé en janvier procéder à une levée de fonds de 161 millions de dollars – les entreprises françaises rivalisent d’ingéniosité. Ainsi, le premier groupe sucrier français (et deuxième mondial) Tereos a remporté le Concours mondial de l’innovation en 2015. La marque a en effet lancé une usine pilote qui produit un sauté végétal à base de protéines de blé et de pois chiche. Aujourd’hui, Tereos propose une gamme de produits bios, 100% végétale, nommée « Epi&Co », qui jouit de tous les avantages des protéines végétales : une portion de 100 grammes de sauté équivaut par exemple à 30% des besoins quotidiens en protéines. Mieux, tous les produits sont élaborés à partir de matières premières européennes.

Si ces produits alimentaires ne sont pas encore tous disponibles près de chez vous, certains aliments plus traditionnels feront l’affaire : c’est par exemple le cas des lentilles (27 grammes de protéines pour 100 grammes contre 21 grammes pour le boeuf et le porc), du soja (37g), des graines de courge (25g) ou des noix (20g).

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