Covid-19 : après les vaccins, les médicaments en comprimés ?

Trois pillules.
Ph: Unsplash

 

Le ministre de la Santé, Olivier Véran a annoncé jeudi l’autorisation très prochaine d’un nouveau traitement contre le Covid-19. Il s’agit de molnupiravir, un comprimé du laboratoire américain Merck. Ce médicament, qui suscite de nombreux espoirs, réduirait la capacité du coronavirus à se multiplier et à muter. Remplacera-t-il pour autant les vaccins ?

Une administration dès décembre

La lutte contre le Covid-19 se poursuit et surtout se diversifie. En effet, lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 25 novembre 2021, Olivier Véran a annoncé l’autorisation prochaine d’un comprimé baptisé molnupiravir. Produit par le laboratoire américain Merck, ce médicament est présenté comme une avancée majeure qui permettrait de réduire largement les formes graves de Covid-19. « La donne va changer à partir du début de mois de décembre, a assuré le ministre de la Santé (…) nous fondons beaucoup d’espoir dans ce médicament ». Sa commercialisation se fera, précise-t-il, dans les pharmacies et sa prescription reviendra aux médecins généralistes ».

Aucun décès chez les patients traités

Olivier Véran repose ses espoirs sur les résultats d’une étude clinique de Merck. Cet essai sur 775 malades du Covid-19 a montré que le molnupiravir peut réduire par deux le risque d’hospitalisation. Seulement, si on l’administre dans les cinq premiers jours suivant une contamination. Le taux d’hospitalisation a atteint 7,3% chez les individus ayant reçu le traitement, contre 14,1% chez ceux qui ne l’ont pas reçu. Aussi, il n’y a eu aucun décès dans le premier groupe, tandis qu’on en a dénombré huit dans l’autre. La raison ? La pilule diminue la capacité du coronavirus à se multiplier dans le corps. Elle empêche ainsi l’hospitalisation ou le décès.

Un avis de l’EMA attendu d’ici quelques semaines

L’Agence européenne des Médicaments (EMA) devraient confirmer ces résultats avant toute autorisation et commercialisation. Le régulateur a fait savoir qu’il se prononcera d’ici la fin d’année. Sur le marché, le médicament de Merck portera le nom de Lagevrio. En attendant de prendre une décision, l’EMA a recommandé aux pays de l’UE d’utiliser le comprimé en cas de pic. Justement, la cinquième vague du Covid-19 fait déjà rage dans certains pays. En Hexagone, les autorités s’inquiètent de la fulgurance du variant Delta ces derniers jours. « La France sera le premier pays européen à en faire bénéficier ses citoyens », a promis Olivier Véran jeudi.

Un simple complément au vaccin

Si le molnupiravir suscite de grands espoirs, Merck fait savoir qu’il n’a pas vocation à remplacer le vaccin. « Le molnupiravir est un complément aux vaccins et aux dispositifs déjà déployés dans le monde contre la pandémie de Covid-19 », souligne le docteur Dean Li, président des laboratoires Merck. Une déclaration qui doit refroidir les antivax. Certains auraient pu voir dans le molnupiravir un moyen d’échapper à la vaccination.

Par ailleurs, le fabricant a expliqué que sa pilule se destine aux personnes susceptibles de développer des formes graves du Covid. Ou aux individus présentant des symptômes et des facteurs de risque . Elle concerne aussi les personnes souffrant de maladies chroniques et les séniors (les plus de 65 ans). En outre, molnupiravir est interdit aux femmes enceintes à cause des effets sur le fœtus.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.